Transports

Obtenir l'accès des chiens aux transports en commun

21 juin 2024 : la question a été défendue devant le conseil municipal

Pouvoir accéder avec son chien au réseau de transport public est l’attente numéro 1 des propriétaires de chiens de la métropole nantaise.

A l’heure actuelle, se déplacer avec son chien pose d’énormes difficultés dès lors qu’il fait plus de 6 kg en raison de l’interdiction stricte d’accès au réseau Naolib des transports en commun.

Dimitri, adhérent et bénévole de Molosse & Minus, a utilisé le dispositif du "dialogue citoyen" de la ville de Nantes pour interpeller les élus sur cette question.

Intervention de Dimitri Marquois devant le conseil municipal de Nantes du 21 juin 2024 pour demander l'accès des chiens de plus de 6 kg au réseau des transports en commun.

L'interpellation sur l'accès des chiens de plus de 6 kg au réseau des transports en commun est celle qui a reçu le plus de soutien dans le cadre du "Dialogue Citoyen" de la ville de Nantes !

C'est quoi, le dialogue citoyen ?

La ville de Nantes a mis en place ce dispositif pour permettre aux personnes de 16 ans et plus, habitant la commune de Nantes, d’interpeller le conseil municipal sur un sujet qui leur tient à coeur.

L’interpellation devait être formulée sous forme de question, relever d’un intérêt municipal et avoir une portée d’intérêt général. Les questions devaient être posées entre le 1er et le 29 février 2024

24 questions ont été posées par des individus ou des collectifs, dont 19 ont été jugées recevables.

Les questions recevables ont ensuite été soumises au vote par les citoyen•nes entre le 18 mars et le 28 avril 2024. Le dispositif du vote était contrôlé, les identités des votant•es vérifiées.

Il fallait recueillir le soutien d’au moins 300 citoyen•nes d’au moins 3 quartiers différents pour que la question soit présentée devant le conseil municipal de la ville.

Quels ont été les résultats ?

L'ensemble des 19 questions jugées recevables ont recueilli au total 1634 soutiens, dont 1460 soutiens de résident•es nantais•es.

La question de l'accès des chiens aux transports en commun a recueilli à elle seule 366 soutiens, dont 295 de nantais•es. C'est de très loin la question qui a remporté le plus de soutiens !

Réactions des élus suite à l'intervention de Dimitri Marquois
Première partie

Réactions des élus suite à l'intervention de Dimitri Marquois
Deuxième partie

Les arguments déployés pour défendre l'accès des chiens aux transports en commun

1- La présence des chiens en ville : une tendance sociétale de fond

Les français aiment les chiens (84%) et ils sont nombreux à en avoir un (1 foyer sur 4). La présence d’un chien apporte en effet de nombreux bienfaits :

  • Réduction du stress
  • Incitation à l’activité physique 
  • Vecteur de lien social
  • Réduction de l’isolement

Ces bienfaits ont été confirmés par de nombreuses études scientifiques qui ont montré que les propriétaires de chiens sont en meilleure santé physique et psychique, particulièrement les enfants et les personnes âgées.

Aujourd’hui, les chiens ont pris une place centrale dans la vie de nombreux foyers. Les propriétaires ne renonceront pas à leur chien. De nombreuses villes l’ont compris et développent une politique d’accueil des chiens, montrant que le vivre ensemble est possible.

2- Accepter les chiens dans les transports aidera à réduire la présence des voitures en ville

Sans voiture, de nombreux lieux deviennent inaccessibles :

  • Les lieux de balade, espaces verts, espaces canins 
  • La gare SNCF où les chiens sont autorisés
  • Le vétérinaire pour des soins ou des urgences
  • Les invitations familiales et amicales

Ces problèmes sont tellement lourds que la plupart des propriétaires qui n’avaient pas de voiture avant d’adopter leur chien finissent par en acheter une et par l’utiliser, même pour des courts trajets.

Au-delà de l’impact écologique, tout le monde n’a pas la possibilité d’avoir une voiture ou le permis pour des raisons multiples (argent, âge, santé). Pour ces personnes, l’interdiction de prendre les transports en commun avec leur chien est un facteur d’isolement. La plupart préfèrent renoncer à une vie sociale que d’abandonner leur chien chez eux.

3- Des solutions existent pour une cohabitation de tous au sein des transports publics

D’autres grandes villes ont prouvé que c’était possible d’accueillir les chiens dans les transports :

  • Paris accepte les chiens dans le métro depuis 2016
  • Keolis, gestionnaire du réseau Nantais, gère aussi ceux de Bordeaux et Lyon qui autorisent tous les chiens sur l’ensemble de leur réseau, montrant qu’il sait faire.

Les problèmes potentiels sont tous solutionnables par des mesures simples :

  • La sécurité : port de la muselière et tenue en laisse obligatoire
  • L’inconfort des personnes mal à l’aise avec les chiens : en prévoyant une « zone ok chien » à l’avant ou à l’arrière pour permettre à ceux qui en ont peur de rester à distance.
  • Et de manière générale, donner la possibilité au conducteur d’exclure tout propriétaire de chien manquant de civisme qui ne respecterait pas les règles (comme ils le font aujourd’hui en refusant de démarrer tant que le chien n’est pas descendu)

En conclusion

La reconnaissance de l’existence des chiens est une question de vivre ensemble. L’association Molosse & Minus s’est créée à Nantes pour œuvrer dans ce sens et pourrait être un support quand la ville mettra en place un groupe de travail sur l’accès des chiens dans les transports en commun.

Et maintenant ?

Suite à l'interpellation citoyenne, la ville de Nantes a saisi Nantes Métropole et la SEMITAN en charge de la gestion des transports en commun sur cette question. Elle a également sollicité les agglomérations qui ont mis en place des accès aux chiens de plus de 6kg afin de bénéficier de leur retour d'expérience.

Parallèlement, les services de la ville de Nantes ont engagé un travail en vue l'établissement d'une  "Charte de l'animal dans la ville". Molosse & Minus s'implique dans ce projet pour y défendre la place des chiens.

Les propriétaires de chiens sont des citoyen·nes comme les autres, ils ont le droit de se déplacer aussi

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